mardi 12 mars 2013

Qui est le maître du monde ?



Noam Chomsky est professeur émérite de linguistique y philosophie a l'Institut Technologique du Massachusetts à Cambridge (USA). Son dernier ouvrage "Power Systems: Conversations on Global Democratic Uprisings and the New Challenges to U.S. Empire. Conversations with David Barsamian". 
["Power Systems: Conversations sur les soulèvements démocratiques dans le monde et les nouveaux défis de l'Empire Américain. Conversations avec David Barsamian".]


Noam Chomsky ne parle pas du  Groupe  Bilderberg qui rassemble l'élite mondiale de la finance, de l'économie, de la politique et des médias. C'est le plus puissant des réseaux d'influence, ... à sa tête les Rockefeller et les Rothschild, les chantres de la mondialisation tel que nous la vivons. Rothschild à l'origine de la déclaration Balfour, obtenue par corruption au nom de l'Organisation Sioniste mondiale auprès du gouvernement Anglais. Dans ces conditions :

On peut difficilement envisager le monde, d'un point de vue géopolitique, économique ou des médias, sans placer le conflit israélo-palestinien eu centre de toute solution. Les efforts que doivent faire les pro-sionistes (juifs ou non) sont "gigantesques", compte tenu de l'illégalité de l’État d'Israël. Et le déclin de l'influence des USA à travers le monde tient, pour une part importante, au soutient qu'il apporte au sionisme. Les membres du Lobby pro-israélien cofinancent, avec les Lobbys de la finance et militaro-industriel, les candidats à la présidence, ils ont leurs entrées au Pentagone, à la CIA et décident de la politique étrangère à mener. Les "faucons" les "néoconservateurs" à majorité pro-sionistes, les uns voulant régler les conflits par la manière forte, les autres considérant Israël comme le 51eme état US.
La dispersion de ce que l'on peut appeler "diaspora" - bien que ce terme soit contesté par des intellectuels Juifs, du fait même des différentes origines - permet d'infiltrer nos démocraties et comme aux USA phagocytent nos institutions. En France, par exemple, nous élisons des gens qui mènent une politique contraire à l'intérêt de la France, c'est une politique d'asservissement de l’État et des populations à des concepts économiques et politiques, incompatibles avec l'intérêt du pays. Pour que le remboursement des intérêts de la dette soit le 1r poste de dépenses devant l'éducation et l'armée signifie que nos dirigeants ont des objectifs contraires avec ceux d'une Nation indépendante. Aliéner, ainsi, une Nation à la finance privée est une prévarication de nos dirigeants.
 

- David Barsamian: Le nouvel impérialisme américain apparait sensiblement différent de celui d'il y a quelques années, les États-Unis sont une puissance économique en déclin et par conséquent, voit son pouvoir et sont influence politique diminuer.
- Noam Chomsky: Je pense que l'on devrait parler du déclin américain avec réserve.
C'est pendant la Seconde Guerre mondiale que les États-Unis sont vraiment devenus une puissance mondiale. Il avait été plus grande économie du monde et de loin, d'avant guerre, mais c'était une puissance régionale d'une certaine mesure. Contrôlait l'hémisphère Occidental et avait fait quelques incursions dans le Pacifique. Mais les Britanniques étaient la première puissance mondiale.

La Seconde Guerre mondiale a changé cela. Les États-Unis sont devenus la puissance mondiale dominante. Les États-Unis avaient la moitié de la richesse mondiale. Les autres sociétés industrielles ont été affaiblies ou détruites. Les États-Unis étaient dans une position de sécurité incroyable. Elle contrôlait l'hémisphère, aussi bien l'Atlantique que le Pacifique, avec d'extraordinaires forces militaires. Bien sûr, cela a diminué. L'Europe et le Japon ont récupéré, puis il eut lieu la décolonisation.

En 1970, les Etats-Unis sont tombés, si vous voulez l'appeler ainsi, a environ 25% de la richesse mondiale, comme il l'avait été, disons, dans les années 20. Elle restait la première puissance mondiale écrasante, mais pas comme elle l'avait été dans les années 1950. Depuis 1970, les USA restent relativement stable, même si bien sûr il ya eu des changements.

Dans la dernière décennie, pour la première fois en 500 ans depuis la conquête espagnole et portugaise, l'Amérique latine a commencé à faire-front à certains de leurs problèmes. Ils ont commencé à s'intégrer.
Les pays étaient largement séparées les uns des autres. Chacun d'eux était individuellement orienté vers l'ouest, d'abord vers Europe puis vers les Etats-Unis.
Cette intégration est importante. Elle signifie qu'il n'est pas si facile de prendre les pays un par un. Les nations latino-américaines peuvent s'unir pour une défendre commune contre une force extérieure.

L'autre événement, qui est plus important et plus difficile, c'est que les pays latino-américains ont commencé  individuellement à se reformer. Avec leurs ressources, l'Amérique latine devrait être un continent riche. L'Amérique latine est énormément riche, fortement concentré par une petite élite, européanisée et souvent blanche, à côté d'une immense pauvreté et misère. Il y a eu quelques tentatives pour y faire face, ce qui est important - une autre forme d'intégration interne - et en quelque sorte l'Amérique latine s'éloigne du contrôle étatsunien.

- David Barsamian: Il est beaucoup question du changement de la puissance mondiale: l'Inde et la Chine vont devenir les nouvelles superpuissances.
- Noam Chomsky: Encore une fois, il faut être prudent à ce sujet.
Par exemple, de nombreux observateurs font des commentaires sur la dette américaine et le fait qu'une grande partie de celle-ci est détenue par la Chine. Il ya quelques années, le Japon, en fait, détenait a majeur partie de la dette américaine, désormais dépassée par la Chine.
En outre, l'ensemble du cadre de la discussion sur le déclin des États-Unis est trompeuse. On nous apprend à parler du monde comme s'il était composé d’États, conçus comme des entités unifiées et cohérentes.

Si l'on étudie la théorie des relations internationales, il y a ce qu'on appelle l'école «réaliste», qui laisserait croire à une composition d’États anarchiques, intéressés  par  leur seul «intérêt national». C'est en grande partie un mythe. Il y a des intérêts communs, tels que la survie. Mais, pour la plupart, les populations d'une même nation ont des intérêts très différents. - Les intérêts du PDG de Général Electric et le concierge qui nettoie vos sols ne sont pas les mêmes. -

Une partie du système doctrinal en Amérique est l'affirmation selon laquelle nous sommes tous une famille heureuse, pas de divisions de classe, et nous travaillons tous ensemble en harmonie. Mais c'est fondamentalement faux.
Au XVIIIe siècle, Adam Smith a dit que les populations au sein d'une société fait les politiques: les «marchands et les fabricants». Le pouvoir est aujourd'hui entre les mains des institutions financières et des multinationales.

Ces institutions ont un intérêt dans le développement de la Chine. Donc, si vous êtes, par exemple, le PDG de Wal-Mart ou Dell ou Hewlett-Packard, vous êtes tout à fait heureux d'avoir une main-d'œuvre pas chère en Chine travaillant dans des conditions horribles et avec peu de restrictions environnementales. Alors que la Chine a ce qu'on appelle, la croissance économique, est bonne.

En effet, la croissance économique de la Chine est un peu un mythe. La Chine est en grande partie une usine d'assemblage. La Chine est un grand pays exportateur, mais même si le déficit commercial américain avec la Chine a augmenté le déficit commercial avec le Japon, Taiwan et la Corée ont baissé. La raison en est qu'il met au point un système de production régional.
Considérer la Chine comme une unité exclusivement d'assemblage, est une notion un peu restrictive et ne tient pas compte de sa capacité de production, même si sa technologie n'a pas encore atteint celle de l'Occident.
Les pays les plus avancés de la région, le Japon, Singapour, la Corée du Sud et Taiwan - envoient la technologie avancée, pièces et composants vers la Chine, qui utilise leur force de travail pas cher pour assembler des produits et de les envoyer à l'étranger.
Et les entreprises américaines font la même chose: Ils envoient des pièces et composants vers la Chine, où les gens les assemblent et exporter les produits finis. C'est ce qu'on appelle des exportations chinoises, mais les exportations sont régionales dans de nombreux cas et, dans d'autres, sont des cas où les États-Unis s'exportent à lui-même.
Une fois que nous brisons le cadre des Etats nationaux comme des entités unifiées sans divisions internes, nous pouvons voir qu'il y a un changement  du pouvoir mondial, mais c'est la main-d'œuvre dans le monde qui le transfère aux maîtres du monde: le capital transnational, les institutions financières mondiales.

En conséquence, aujourd'hui plus que jamais nous devons nous poser la question de savoir à qui appartient le capital transnational, qui dirige les institutions financières mondiales ?
Dit comme cela, n'est pas tout-à-fait exact, en effet : diriger les institutions financières mondiales n'est pas suffisant pour prétendre imposer la politique financière mondiale que nous subissons. Il fallait se rendre maître, aussi, d'une puissance armée que possède, par exemple, les USA. Car si la puissance économique des USA "est" en déclin sa force de frappe reste la plus puissante du monde, avec 50% de l'armement mondial.
Et nous le constatons bien, qu'aujourd'hui les conflits, les guerres, le sont pour des raisons économiques. Les arguments ethniques, religieux, sociaux, philosophiques, terroristes - que l'on a soi même armés et financés- [...] ne sont que des arguties pour assoir ses intérêts financiers.

Une exception aux guerres que nous pouvons, enfin de compte, qualifier d'économiques c'est le conflit Israélo/Palestinien, où en effet l'économie n'y a que peu de place. Dans ce conflit les tenants de ce nouvel ordre mondial font l'apprentissage: "de parquer les gens inutiles ou rendus inutiles ou indigents, la baisse régulière des acquis sociaux, la dé-régularisation du travail, par exemple ; le contrôle des déplacements des populations ; la linguistique à employer, qui masque les réelles intentions ; les lois racistes, xénophobes, antidémocratiques, antisociales présentées comme légales ou de manière à ce que les circonstances nous y obligent a accepter ce que normalement nous aurions refusé, comme les crises à répétition minutieusement programmés [...].

Un autre aspect de la spécificité du conflit israélo/palestinien, est qu'une Instance internationale (ONU) a outrepasse ses droits, accordant un territoire à une organisation politico/religieuse, reniant du même coup, un des principes fondateurs des "Droit de l'homme et du citoyen" qui est celui " des peuples à disposer d'eux mêmes". Le vote onusien sur la partition de la Palestine -résolution 181 du 29 novembre 1947-, ne s'était jamais produit dans l'histoire universelle et ne s'est pas reproduit depuis.

Et là on est en droit de se poser la question :
Quelles personnes ou groupe de personnes, ont la capacité de rassembler sous une même bannière, les mêmes intérêts au sein même de nos propres Etats ? De se fondre dans nos institutions, nationales ou internationales dans un intérêt, contraire à leur objet ou le droit international, comme le FMI crée pour aider les nations en difficulté et qui se révèle dans les faits, un outil d'assujettissement et d'asservissement, contraire aux intérêts du pays, mais surtout des populations.

Car s'est une évidence, la philosophie politique qui nous est présentée et que nous acceptons, ne nous est pas imposée par la force des armes. En Occident le modus opérandi est la manipulation. Phagocyter les institutions, politiques, universitaires, économiques, sociétales, sociales, les médias (...) est le leitmotiv qui permet à la finance privé de gagner ses "galons".
Dans les États que l'Occident tient pour, "contraires à ses intérêt" le modus opérandi est différent dans la mesure où les procédés mis en œuvre sont la déstabilisation, s'appuyant sur les oppositions intrinsèques à chaque pays, que l'Occident arme et finance, comme la Libye, la Syrie. Mais il y a aussi le financement et l'armement de groupes islamistes, salafistes... - que nous qualifions ensuite de terroristes - qui déstabilisent les États, possesseurs d'un sous-sol riche. Cela a échoué en Algérie, -où les luttes fratricides sont à l'origine des milliers de morts- mais qui a réussi en Lybie, ou en passe de réussir, au Mali,  ensuite, l'Occident se propose d'y apporter son aide, "la sécurité".
Le cas de l'Afghanistan est un peu différent, dans la mesure où deux objectifs se télescopaient:

  1. Idéologique, lutter contre l'influence de la Russie dans la région.
  2. Economique - pacifier la région pour y faire passer un pipeline visant à transporter le pétrole du Turkménistan (nord-est de l'Afghanistan) via la Pakistan jusqu'en mer d'Oman. Pour se faire les USA ont armé les TALIBANS. Nous connaissons le résultat.

La France par l'intermédiaire de son ministre des Affaires extérieures, est un des pays qui déclare partout et le plus souvent : " qu'il faut que Bachar el-Assad quitte le pouvoir". Alors que la plupart des ministres européens souhaitent maintenir l'embargo sur les armes en Syrie le ministre français Laurent Fabius souhaite, lui,  lever l'embargo et fournir aux insurgés, y compris aux islamistes, des armes équivalentes à celles de l'armée syrienne.
Quel intérêt a la France à soutenir les révoltés, y compris les islamistes que par ailleurs elle combat, plutôt que le pouvoir en place ?
Israël en guerre avec la Syrie suite à l'annexion du Golan par Israël. Voir un changement de régime en Syrie, serait bien vu par les israéliens, au risque d'y instaurer un régime islamiste qu'il faudra combattre, avec légitimité, bien entendu...
Les français sont extrêmement préoccupés par la "dette" que M Hollande avait promis de placer au centre de ses préocupations ? Engage l'armée française au Mali ! Des experts s'enorgueillissent (les cons) et à l'argument qu'une guerre coute cher, répondent : le cout de la guerre au Mali représente un infime pourcentage du budget de l'armée. Ne vaudrait-il pas mieux consacrer ce cout à la "dette" ; ou au régime d'assurance maladie ; ou à celui des retraites, au lieu que ces escrocs que nous avons élu, continuent à profiter du système...
La France possède une des forces de frappe (nucléaire) dès plus performantes au monde, et sont largement suffisantes pour défendre notre pays, pourquoi dans ces conditions, nous ne pourrions pas réduire l’effectif militaire ?
M Hollande doit s'en servir pour défendre les intérêts israéliens ! 
Nous sommes d'accord..., en effet si la radicalisation des États musulmans se poursuit, Israël aura du soucis à se faire...         

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