ILAN PAPPE est un historien israélien auteur de :
"Le nettoyage ethnique de la Palestine" édité chez Fayard,
aujourd'hui refugié à Londres.
(En effet, pour le
sionisme que vous soyez juif ou non, cela a peu d'importance, seul compte l'utilité
à sa cause. De là découle la création
d'associations et organismes qui avec leurs ramifications distillent la pensée
unique voulue par le sionisme où la vérité historique depuis sa création à nos jours
est travestie et à l'origine de l’invraisemblance historique, des mensonges,
chantages et manipulations exercées sur les institutions, les médias et sur la
classe politique, qui par cupidité ou carriérisme
se laissent happer par l'influence du pouvoir dit juif -qui dans les faits, le sionisme, pour parvenir à ses objectifs se sert
de la communauté juive-. Autrement dit, le sionisme serait voué à l'échec sans l'adhésion
de la majorité de la communauté Juive. Comme l'expose Shlomo Sand -intellectuel
Juif- comment est-il possible qu'avec ses crimes, ses mensonges, ses
manquements au Droit International, aux Droits de l'Homme, son non respect des
résolutions de l'ONU, Israël fasse partie des nations protégées et jouisse de
la réputation démocratique qui est la sienne, alors que le fondement même de
l'Etat d'Israël est le racisme et la spoliation du peuple qui l'à accueilli...)
Pour écrire son ouvrage il
s'est basé sur les archives militaires de la Haganah -l'armée juive en Palestine et l'embryon de la future armée israélienne-
se sont joint a cette armée "officielle" des groupes terroristes comme l'Irgoun ou le groupe Stern, pour
ne citer qu'eux, auteurs de crimes que officiellement l'Haganah ne pouvait cautionner,
mais parfaitement informé et c'est peu dire, que les intentions sionistes
étaient dès le départ belliqueuses. Aujourd'hui encore la littérature juive
traitant du sujet nie le caractère criminel des dirigeants israéliens, dont
tous sans exception ont été membres de ces groupes terroristes.
LE NETTOYAGE ETHNIQUE
DE LA PALESTINE 06
Et pour ceux qui
auront l'envie de lire son livre s'apercevront -contrairement à
l'idéologie de la victimisation que répand l'ensemble de la littérature israélienne
ou de la pensée unique que cherche à répandre l'intelligentsia pro sioniste à
travers le monde, traitant du sujet et a qui les médias donnent si souvent
la "parole"- que :
·
Le nettoyage
ethnique fut murement préparé et réfléchi.
·
Qu'en 1948 les
forces juives n'ont rencontré [sauf de très rares exceptions, comme par exemple
l'ALA* qui se cantonnèrent aux principales villes palestiniennes] qu'une
population mal armée et très largement sans défense, surtout dans les villages.
·
Alors que
l'immigration juive s'armait "au nez et à la barbe" du Mandat, quand
ce dernier ne se faisait pas leur complice.
* Sorte de brigades internationales musulmanes, mal armées
et mal préparées, dont les bosniaques
faisaient partie.
On comprend mieux aujourd'hui, pourquoi le Général
français Philippe Morillon commandant les forces de l'OTAN donna l'ordre de désarmer les bosniaques pendant la guerre
des Balkans, mais ne désarma pas les Serves de Bosnie, ce qui permit le
massacre de 8000 bosniaques musulmans. Bien
entendu, cela n'est pas écrit dans les livres d'histoire relatant ce génocide. L'influence du
pouvoir judéo/sioniste y veille...
L’urbicide
de Jérusalem (I) :
Jérusalem
fut aussi thésaurisée par le nettoyage ethnique de la Palestine : comme le dit
un livre récent de Salim Tamari, la « Ville éternelle » s’est
rapidement transformée en « ville fantôme ».
Les
soldats juifs ont pilonné, attaqué et occupé les quartiers arabes de l’Ouest en
avril 1948. Les Palestiniens les plus riches -tel que le firent les juifs d’Europe
centrale- avaient quitté ces terres
prospères aux paysages enchanteurs quelques semaines auparavant.
Les
autres ont été expulsés de leurs maisons qui, aujourd’hui encore, témoignent de
la raffinement architectural des quartiers que l’élite palestinienne avait
commencé à construire hors des murs de la Vieille Ville à la fin du XIXe
siècle. Ces dernières années, quelques-uns de ces chef-d’œuvre ont commencé à
disparaître : la fièvre de l’immobilier, l’argent facile, l’excentricité
architecturale des nouveaux riches et la cupidité des promoteurs ont uni leurs
forces pour transformer ces élégantes
zones résidentielles en rues bordées de villas monstrueuses et palais
extravagants, à l’intention des juifs américains qui affluent à Jérusalem dans
leur vieux jours.
Les
troupes britanniques étaient encore en Palestine quand ces quartiers ont été
nettoyés et occupés, mais elles sont restées à l’écart et ne sont pas
intervenues. Comme si aucune comparaison n’était possible avec l’Holocauste. Sauf, on se demande pourquoi, dans un seul
d’entre eux, Cheikh Jarrah. – le premier quartier palestinien construit en
dehors des murs de la Vieille Ville, où se trouvaient les domiciles des grandes
familles de notables, comme les Husseini, les Nashashibi et les Khalidi – Les instructions données aux
forces juives en avril 1948 étaient très claires : « Occuper, le
quartier et détruire toutes les maisons ». L’attaque de nettoyage commença
le 24 avril 1948, mais fit arrêtée par les britanniques avant d’avoir pu
atteindre pleinement ses objectifs. Nous avons un témoignage capital sur ce qui
c’est passé à Cheikh Jarrah, celui du secrétaire du Haut Comité arabe, le
docteur Hussein Khalidi, qui y résistait : les télégrammes désespérés
qu’il envoyait au mufti étaient souvent interceptés par le renseignement
sioniste et on été conservés aux archives israéliennes. Khalidi fait savoir que
les soldats britanniques ont sauvé le quartier, à l’exception de vingt maisons
que la Haganah a réussi à faire sauter. Ce
cas montre à quel point le sort de nombreux Palestiniens eût été différent si
les soldats britanniques étaient aussi intervenus ailleurs, comme ils étaient
tenus de le faire au vu des obligations que leur fixaient la charte du Mandat
et les termes de la résolution de partition de l’ONU.
L’urbicide
de Jérusalem (II) :
L’inaction coupable des britanniques.
L’inaction
britannique a été la règle, cependant, ainsi
que le soulignent les appels frénétiques de Kahlidi au sujet des autres
quartiers de Jérusalem, en particulier dans la partie occidentale de la ville.
Ces zones subissaient des pilonnages répétés depuis le 1er janvier,
et là, contrairement à ce qui c’est passé à Cheik Jarrah, les britanniques ont
joué un rôle vraiment diabolique : ils ont pris leurs armes aux quelques
habitants palestiniens qui en avaient, en promettant de protéger les
populations contre les attaques juives, après quoi ils sont immédiatement
revenus sur leur promesse.
Dans l’un de ses
télégrammes du début de janvier, le docteur Khalidi écrivait à al-Hadj Amin, au
Caire, qu’une foule de citoyens en colère manifestait presque tous les jours
devant sa maison : ils cherchaient un dirigeant, appelaient à l’aide. Des
médecins présents parmi eux disaient à Kahlidi que les hôpitaux étaient
submergés de blessés, manquaient de linceuls pour couvrir les cadavres. C’était
l’anarchie totale et les gents étaient en pleine panique.
Mais le pire reste à venir.
Quelques jours après l’attaque avortée contre Cheikh Jarrah, à l’aide des mêmes
obus de mortier de 76 mm que ceux utilisés à Haïfa, les quartiers palestiniens
du nord et de l’ouest de Jérusalem furent soumis au pilonnage incessant. Seul
Shu’fat tint bon et refusa de se rendre. Katamon tomba dans les derniers jours
d’avril. Yitzhak Lévy, chef du renseignement de la Haganah à Jérusalem, se
souvient : « Tandis que le nettoyage de Katamon était en cours, les
pillages et les vols ont commencé. Des soldats et des citoyens y on pris part.
ils entraient dans les maisons et prenaient les meubles, les vêtements, les
appareils électriques et les produits alimentaires. »
L’entrée en jeu de la
Légion arabe jordanienne changea la situation, et les opérations de nettoyage
furent arrêtées à la mi-mai 1948. Des Jordaniens avaient déjà participé aux
combats antérieurs en qualité de volontaires, contribuant ainsi à ralentir
l’avance juive, notamment pendant la conquête de Katamon, qui avait nécessité
des combats acharnés dans le monastère de Saint-Simon. Mais, en dépit de leurs
efforts héroïques - c’est le terme
qu’emploient Lévy et ses amis – pour défendre les quartiers palestiniens de
l’Ouest, ils ont échoué. Globalement, huit quartiers palestiniens et
trente-neuf villages ont subi le nettoyage ethnique dans la région du grand
Jérusalem, et la population a été transférée dans la partie est de la ville.
Aujourd’hui, les villages ont disparus, mais certaines des plus belles maisons
de Jérusalem sont encore debout, désormais habitées par des familles juives qui
les ont prises immédiatement après l’éviction de leurs anciens propriétaires –
rappel muet du sort tragique de ces derniers.
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