mardi 30 avril 2013

LE NETTOYAGE ETHNIQUE DE LA PALESTINE L’urbicide de Jérusalem



ILAN PAPPE    est un historien israélien auteur de : "Le nettoyage ethnique de la Palestine" édité chez Fayard, aujourd'hui refugié à Londres.
(En effet, pour le sionisme que vous soyez juif ou non, cela a peu d'importance, seul compte l'utilité à sa cause. De là découle  la création d'associations et organismes qui avec leurs ramifications distillent la pensée unique voulue par le sionisme où la vérité historique depuis sa création à nos jours  est travestie et à l'origine de l’invraisemblance historique, des mensonges, chantages et manipulations exercées sur les institutions, les médias et sur la classe  politique, qui par cupidité ou carriérisme se laissent happer par l'influence du pouvoir dit juif -qui dans les faits,  le sionisme, pour parvenir à ses objectifs se sert de la communauté juive-. Autrement dit, le sionisme serait voué à l'échec sans l'adhésion de la majorité de la communauté Juive. Comme l'expose Shlomo Sand -intellectuel Juif- comment est-il possible qu'avec ses crimes, ses mensonges, ses manquements au Droit International, aux Droits de l'Homme, son non respect des résolutions de l'ONU, Israël fasse partie des nations protégées et jouisse de la réputation démocratique qui est la sienne, alors que le fondement même de l'Etat d'Israël est le racisme et la spoliation du peuple qui l'à accueilli...)
Pour écrire son ouvrage il s'est basé sur les archives militaires de la Haganah -l'armée juive en Palestine et l'embryon de la future armée israélienne- se sont joint a cette armée "officielle" des groupes terroristes comme l'Irgoun ou le groupe Stern,  pour ne citer qu'eux, auteurs de crimes que officiellement l'Haganah ne pouvait cautionner, mais parfaitement informé et c'est peu dire, que les intentions sionistes étaient dès le départ belliqueuses. Aujourd'hui encore la littérature juive traitant  du sujet nie le caractère criminel des dirigeants israéliens, dont tous sans exception ont été membres de ces groupes terroristes. 



LE NETTOYAGE  ETHNIQUE  DE  LA PALESTINE 06
Et pour ceux qui auront l'envie de lire son livre s'apercevront -contrairement à l'idéologie de la victimisation que répand l'ensemble de la littérature israélienne ou de la pensée unique que cherche à répandre l'intelligentsia pro sioniste à travers le monde, traitant du sujet et a qui les médias donnent si souvent la "parole"- que :
·         Le nettoyage ethnique fut murement préparé et réfléchi.
·   Qu'en 1948 les forces juives n'ont rencontré [sauf de très rares exceptions, comme par exemple l'ALA* qui se cantonnèrent aux principales villes palestiniennes] qu'une population mal armée et très largement sans défense, surtout dans les villages.
·      Alors que l'immigration juive s'armait "au nez et à la barbe" du Mandat, quand ce dernier ne se faisait pas leur complice.
*  Sorte de brigades internationales musulmanes, mal armées et mal préparées, dont les bosniaques faisaient partie.
On comprend mieux aujourd'hui, pourquoi le Général français Philippe Morillon commandant les forces de l'OTAN donna l'ordre de désarmer les bosniaques pendant la guerre des Balkans, mais ne désarma pas les Serves de Bosnie, ce qui permit le massacre de 8000 bosniaques musulmans. Bien entendu, cela n'est pas écrit dans les livres d'histoire relatant ce génocide. L'influence du pouvoir judéo/sioniste y veille... 

L’urbicide de Jérusalem  (I) :

Jérusalem fut aussi thésaurisée par le nettoyage ethnique de la Palestine : comme le dit un livre récent de Salim Tamari, la « Ville éternelle » s’est rapidement transformée en « ville fantôme ».
Les soldats juifs ont pilonné, attaqué et occupé les quartiers arabes de l’Ouest en avril 1948. Les Palestiniens les plus riches  -tel que le firent les juifs d’Europe centrale-  avaient quitté ces terres prospères aux paysages enchanteurs quelques semaines auparavant.
Les autres ont été expulsés de leurs maisons qui, aujourd’hui encore, témoignent de la raffinement architectural des quartiers que l’élite palestinienne avait commencé à construire hors des murs de la Vieille Ville à la fin du XIXe siècle. Ces dernières années, quelques-uns de ces chef-d’œuvre ont commencé à disparaître : la fièvre de l’immobilier, l’argent facile, l’excentricité architecturale des nouveaux riches et la cupidité des promoteurs ont uni leurs forces  pour transformer ces élégantes zones résidentielles en rues bordées de villas monstrueuses et palais extravagants, à l’intention des juifs américains qui affluent à Jérusalem dans leur vieux jours.
Les troupes britanniques étaient encore en Palestine quand ces quartiers ont été nettoyés et occupés, mais elles sont restées à l’écart et ne sont pas intervenues. Comme si aucune comparaison n’était possible  avec l’Holocauste.  Sauf, on se demande pourquoi, dans un seul d’entre eux, Cheikh Jarrah. – le premier quartier palestinien construit en dehors des murs de la Vieille Ville, où se trouvaient les domiciles des grandes familles de notables, comme les Husseini, les Nashashibi  et les Khalidi – Les instructions données aux forces juives en avril 1948 étaient très claires : « Occuper, le quartier et détruire toutes les maisons ». L’attaque de nettoyage commença le 24 avril 1948, mais fit arrêtée par les britanniques avant d’avoir pu atteindre pleinement ses objectifs. Nous avons un témoignage capital sur ce qui c’est passé à Cheikh Jarrah, celui du secrétaire du Haut Comité arabe, le docteur Hussein Khalidi, qui y résistait : les télégrammes désespérés qu’il envoyait au mufti étaient souvent interceptés par le renseignement sioniste et on été conservés aux archives israéliennes. Khalidi fait savoir que les soldats britanniques ont sauvé le quartier, à l’exception de vingt maisons que la Haganah a réussi à faire sauter. Ce cas montre à quel point le sort de nombreux Palestiniens eût été différent si les soldats britanniques étaient aussi intervenus ailleurs, comme ils étaient tenus de le faire au vu des obligations que leur fixaient la charte du Mandat et les termes de la résolution de partition de l’ONU.


L’urbicide de Jérusalem  (II) :

L’inaction coupable des britanniques.
L’inaction britannique a été la règle, cependant, ainsi  que le soulignent les appels frénétiques de Kahlidi au sujet des autres quartiers de Jérusalem, en particulier dans la partie occidentale de la ville. Ces zones subissaient des pilonnages répétés depuis le 1er janvier, et là, contrairement à ce qui c’est passé à Cheik Jarrah, les britanniques ont joué un rôle vraiment diabolique : ils ont pris leurs armes aux quelques habitants palestiniens qui en avaient, en promettant de protéger les populations contre les attaques juives, après quoi ils sont immédiatement revenus sur leur promesse.
Dans l’un de ses télégrammes du début de janvier, le docteur Khalidi écrivait à al-Hadj Amin, au Caire, qu’une foule de citoyens en colère manifestait presque tous les jours devant sa maison : ils cherchaient un dirigeant, appelaient à l’aide. Des médecins présents parmi eux disaient à Kahlidi que les hôpitaux étaient submergés de blessés, manquaient de linceuls pour couvrir les cadavres. C’était l’anarchie totale et les gents étaient en pleine panique.
Mais le pire reste à venir. Quelques jours après l’attaque avortée contre Cheikh Jarrah, à l’aide des mêmes obus de mortier de 76 mm que ceux utilisés à Haïfa, les quartiers palestiniens du nord et de l’ouest de Jérusalem furent soumis au pilonnage incessant. Seul Shu’fat tint bon et refusa de se rendre. Katamon tomba dans les derniers jours d’avril. Yitzhak Lévy, chef du renseignement de la Haganah à Jérusalem, se souvient : « Tandis que le nettoyage de Katamon était en cours, les pillages et les vols ont commencé. Des soldats et des citoyens y on pris part. ils entraient dans les maisons et prenaient les meubles, les vêtements, les appareils électriques et les produits alimentaires. »
L’entrée en jeu de la Légion arabe jordanienne changea la situation, et les opérations de nettoyage furent arrêtées à la mi-mai 1948. Des Jordaniens avaient déjà participé aux combats antérieurs en qualité de volontaires, contribuant ainsi à ralentir l’avance juive, notamment pendant la conquête de Katamon, qui avait nécessité des combats acharnés dans le monastère de Saint-Simon. Mais, en dépit de leurs efforts héroïques    - c’est le terme qu’emploient Lévy et ses amis – pour défendre les quartiers palestiniens de l’Ouest, ils ont échoué. Globalement, huit quartiers palestiniens et trente-neuf villages ont subi le nettoyage ethnique dans la région du grand Jérusalem, et la population a été transférée dans la partie est de la ville. Aujourd’hui, les villages ont disparus, mais certaines des plus belles maisons de Jérusalem sont encore debout, désormais habitées par des familles juives qui les ont prises immédiatement après l’éviction de leurs anciens propriétaires – rappel muet du sort tragique de ces derniers.

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