vendredi 12 juillet 2013

Les raisons de l'opposition à Mursi



Jouant avec le feu en Égypte (2)
Les raisons de l'opposition à Mursi devant le coup d’État consommé

Que les gouvernements occidentaux, principalement les USA et ses valets, s'appuient sur les oppositions intrinsèques à chaque gouvernement, pour déstabiliser les États qui ont une vision différente du monde, cela nous le savions.
Ce que nous supposions, ce que de plus en plus de personnes redoutent réside d'avantage dans la prévarication de la plus part des médias, des journalistes. Ces hommes qui prétendent informer le citoyen et qui dans les faits l'induisent en erreur ou le trompent en toute conscience. Le cas qu'expose Javier Barreda fait éclater au grand jour les manipulations que les médias occidentaux exercent sur les populations.
Ne pensez pas que ces médias sont assujettis aux gouvernements, leur manque de courage, leur poltronnerie à ce point encrée en eux, leur volonté de préserver à, tous-prix, leur carrière est la volonté, consciente ou inconsciente, de ne pas déplaire, de ne pas contrarier les intérêts de la nébuleuse. C'est rédhibitoire, c'est un suicide professionnel.
Il nous faut, donc, des journalistes de légende qui avec courage s'opposeront à cette nébuleuse qui pour sauvegarder ses privilèges, réels ou mythiques, n'hésitera à nous rendre à la condition d'esclave.

04-07-2013


Dans la première partie de ce texte, publié hier dans ces pages (Jouant avec le feu en Egypte (1). La conspiration), nous voulions avancer l'idée, avant d'entrer dans les motifs de l'opposition au président Mursi, que les actuelles manifestations ont été précédées par une campagne de diabolisation de sa personne et des Frères musulmans, je n'ai pas douté, malgré les accusations prévisibles de paranoïa, de les qualifier comme faisant partie d'une conspiration. A aucun moment j'ai nié l'ampleur du mouvement d'opposition à Mursi, ni de bonnes raisons qu'il pouvait y avoir, aspects qui je pensais m'étendre sur ces lignes. Toutefois, compte tenu des événements de ces quinze dernières heures, il est nécessaire d'insister sur la théorie de la conspiration et de la désinformation, puisqu'elle conditionne analyse de manière décisive.

Dans son discours d'hier soir, Juillet 2, Mursi a annoncé son refus de céder le pouvoir, et son attachement à la légalité et la légitimité (en arabe le même mot est utilisé pour les deux), sur la base que celles-ci étaient les seules qui supposaient une garantie pour tous les Egyptiens. Son discours a été parsemé d'allusions à la violence et effusion de sang qu'il fallait éviter à tout prix. J'ai rassemblé à partir de ses paroles qui, puisque ses partisans n'allaient pas abandonner leur propre mobilisation, feraient l'objet de violences, et laissé sous-entendre, que ces violences auraient lieu, qu'ils résistent ou non. Cependant, les commentateurs de la télévision publique ont fait remarquer immédiatement après, le discours Mursi, et pris pour acquis que le président a menacé les citoyens avec violence, des opposants ont fait de même et l'ont déclaré postérieurement sur la Chaine Al-Jazeera. Peu de temps après que le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), Abdel Fattah al-Sisi, déclarait sur Facebook, brièvement, "qu'il est plus honorable de mourir que [de permettre] que le peuple égyptien sont terrorisé et menacé. Nous jurons à Dieu de vous offrir notre sang contre tout terroriste, extrémiste ou ignorant".

Les faits sur le terrain indiquent, cependant, que, en général, et comme nous l'avons souligné dans notre précédent article, que ceux qui ont été violemment attaqués ces derniers jours ont été des partisans de Mursi. Peu après le discours de Mursi, le correspondant de la chaine Al-Jazeera détaché dans la manifestation des partisans de Mursi rassemblés devant l'Université du Caire, a rapporté que des hommes armés de provenance inconnue avaient tiré sur les masses. Le bilan de l'attentat, 16 morts, est aujourd'hui dans tous les médias. Cependant la désinformation était filtrait et, nous ne doutons pas, quelle le fut involontairement, dans les manchettes internationales: en eux aujourd'hui, le 3 Juillet, à 10h, El País a noté qu'il y avait eu 16 tués dans des affrontements entre l'armée et les partisans des Frères musulmans, bien que l'information publié à 09h02 était correcte. D'autre part, dans l'information sur le réseau Al-Jazeera sur internet, ont été cités les déclarations du ministre de l'Intérieur dans le sens où, après s'être interposée dans les affrontements, les forces de sécurité avaient tenté de convaincre les islamistes de dissoudre la manifestation pour éviter que se reproduisent... et par la même, laisser les rues aux seuls adversaires Mursi. Ainsi la tactique simple et grossière que suivent certains des promoteurs de la campagne anti-Mursi, consiste, apporter la violence là où sont les Frères musulmans et ses partisans, et dire que la violence découle d'eux, servant ainsi la grande falsification qui se produit ces jours-ci et que transmet chaque fois plus ouvertement, le CSFA, "le peuple égyptien" sont les opposants a Mursi.

Depuis le début des manifestations, l'argument selon lequel «le peuple» veut Mursi quitte le pouvoir a été le mantra répété par la campagne médiatique, et assumé par le SCAF (Conseil suprême des forces armées), parce qu'il est le seul argument légitime qui peut être mis en avant tenter de justifier la mise à l'écart du Président sous la contrainte. Toutes les insuffisances et les caractéristiques de l'autoritarisme (très nuancée) qui a pu montrer Mursi, ne justifie en aucune façon ce qui peut peut-être appelé: un coup d’État, tel que l'ont signalé des honorables experts sur le sujet, comme: Alain Gresh y Robert Fisk. Et c'est là où s'est produit un saut qualitatif qui surprend qui n'ont prévu les rares forces d'opposition honorables et millions de citoyens honnêtes et conscients. Un examen rapide des actions qui dénigrent Mursi et son parti permettra aux lecteurs de juger par eux-mêmes.
La composition monolithique des gouvernements Mursi, prétendument dominés par les Frères musulmans, fut le premier argument avancé pour le disqualifier. Toutefois, comme l'on reconnu les impliqués, ou personnes proches, Mursi offrit le poste de Premier ministre à Ayman Nour président du parti Gad Al-Thawra, le vice-présidence de la République à Sibahi Hamdin président du Parti nassérien, adversaire à la présidentielle de Mursi et du conseiller présidentiel Ahmad Maher, chef du Mouvement du 6 Avril. Tous ont décliné l'offre. Un an plus tard, le Premier ministre, Hisham Qandil, qui n'est pas membre des Frères musulmans, a déclaré dans une interview télévisée qu'il avait offert de nouveaux postes ministériels à d'éminentes personnalités de l'opposition. Pourtant, la composition du dernier gouvernement ne comprenait que 10 membres de la Confrérie sur un total de 27 ministres.

L'opposition à la composition de l'Assemblée constituante chargée de rédiger la Constitution était la deuxième pierre angulaire sur laquelle les partis de l'opposition montraient leurs cartes, faisant valoir qu'elle été dominée par des personnes de tendance «islamiste». Cependant, la composition de l'assemblée avait été approuvée dans un accord signé par les 22 partis d'opposition 7 juin 2012, avant l'élection de Morsi, d'accepter les Frères musulmans, après décision judiciaire, sous le mandant des militaires, qui a annulé la composition de son prédécesseur, déterminé par le parlement, où, il ne fait pas oublier que la coalition des Frères musulmans et d'autres partis islamistes avaient 72% des sièges, obtenus en début d'année (le Parlement avait également été dissout par décision du tribunal). La plupart des membres des partis de l'opposition se sont retirés rapidement des travaux de l'Assemblée. La constitution a été approuvée avec 64% des voix, tandis que le taux de participation a été faible (33%).

La déclaration constitutionnelle émise par Morsi le 22 Novembre 2012, que fondamentalement prétendait blinder ses décisions et celles de l'Assemblée Constituante face aux défaillances de l'appareil judiciaire a était, sans doute, la seule décision importante qui peut être étiqueté d'autoritaire, et une des plus grandes erreurs stratégiques de Mursi, malgré l'annulation deux semaines après ses dispositions les plus controversées,  ce qui indique les limites de son autoritarisme, et qui visait à prévenir l'influence de l'importante présence dans le système judiciaire de fidèles serviteurs de l'ancien président Moubarak et de ses successeurs, le SCAF. Dans le même domaine, suivit peu de temps après la tentative de limiter la dite influence moyennant la ré-élaboration de la législation relative au système judiciaire, et en particulier à avancer de cinq ans, l'âge de la retraite des juges. Il convient de noter, toutefois, que quelques années plus tôt Moubarak avait retardé l'âge de départ à la retraite de cinq ans, et à l'époque personne ne doutait que l'ancien président le faisait pour servir ses intérêts. Finalement, dans le domaine judiciaire, aussi en Novembre 2012 Mursi écarta de son poste de procureur général, Abdel Meguid Mahmoud, et nomma un nouveau pour quatre ans, ce qui a ouvert un long différend sur son autoritarisme. Cependant, Mahmoud avait été nommé par Moubarak, et avait été accusé par l'opposition après Janvier 2011 de gêner les investigations sur les dirigeants de l'ancien régime. Il ya deux jours, la Cour suprême a statué, sans appel possible, que Mahmoud devait retourner à ses ancienes fonctions (18: 15 heures de Juillet 3).

Si j'étais journaliste pour Al-Jazeera Mubashir (Al-Jazeera Live) parlant depuis le Caire, il-y-a un peu plus d'une demi-heure (à 23h55, heure locale) mon discours aurait été interrompu ici, au moment où l'armée égyptienne faisait irruption dans les bureaux de la chaîne et coupait le signal de retransmission, peu de temps après l'interruption des images "pour des raisons techniques liées à la sécurité" que la chaine diffusait  des extraits de partisans de Mursi  de la place du Caire d'Al-Adawiyya. Était, en réalité, la chaine Al-Jazeera incitait à la violence ou en appelait aux partisans de Mursi à résister au moment où  le signal a été coupé?
Dans l'absolu, une présentatrice se trouvait avec deux invités: l'un d'eux, le professeur de science politique Hasan Nafaa, critique et opposant modéré de Mursi, et l'autre dont l'identité est inconnue pour moi. Nafaa terminait d'expliquer que, avec l'intervention de l'armée, c'était pour donner de la stabilité au pays, afin de former un gouvernement d'unité nationale, de rétablir l'équilibre de l'économie et de la situation politique et sociale, et après une phase de transition, organiser des élections législatives et présidentielles. - A ce moment, la présentatrice demanda, se tournant vers l'autre invité: «Et si, après cette étape transitoire que les Frères musulmans gagnent les élections, que se passera-t-il?".
- Le deuxième invité a répondu, "Ce n'est pas possible".
- La présentatrice: «Ce n'est pas possible, pourquoi?".
- L'invité: «Parce que ce serait un problème."
- La présentatrice: "Pourquoi serait un problème."
- L'invité: "Parce que l’Égypte se transformerait en Pakistan des les pays arabes."
A ce moment, Nafaa, prit le discours à son compte pour dire  qu'il ne pensait pas que les Frères musulmans gagneraient à nouveau les élections législatives parce que les choses ont beaucoup changé dans le pays, avants les gens l'habitude avaient fondé de grands espoirs sur les Frères musulmans, les considéraient un mouvement honnête. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.

Peu de temps après, un ami m'a envoyé des images de la fermeture de la télévision islamiste Al-Nas TV et l'arrestation de ses employés, retransmis  par la télévision Dream TV, détenue par le milliardaire Ahmad Bahgat, honoré par l'octroi d'une licence de télévision par Hosni Moubarak en 2001. La présentatrice de Dream TV, après avoir énuméré les noms des principaux détenus, déclare que le canal Al-Nas TV s'en prenait à  l'armée, affirmant qu'il déclarait qu'il y avait eu un coup d’État et qu'il s'opposait à la présence de manifestants anti-Mursi dans les rues. Ensuite, elle "rappelait" que Al-Nas avait l'habitude de diffuser la division et le sectarisme, attaquait des personnalités nationales et les institutions nationales telles que l'armée et la police, de manière très grossière. Immédiatement après, communiquait que la Garde Présidentielle avait arrêté le président Mursi, et ajoutait..., "destituait" (majlua), et une voix de fond disant "expulsé" et la présentatrice acceptant le jeu de railleries: "déchu", "dépossédé", "écarté" ..., (rires en chœur). Enfin, la présentatrice, après avoir examiné les noms d'autres détenus de premier plan, se réjouit de voir quelques personnes portant un officiel sur leurs épaules, et dit: "Je vais sortir dans la rue aussi porter notre police sur mes épaules."

Avant l'arrêt des images, j'allais poursuivre sur les raisons d'être contre Mursi, et les opposer à ce que l'on pourrait supposer appuyer ou favoriser le coup d’État militaire contre la légalité constitutionnelle et démocratique. Ce dernier nous avons déjà commencé à l'entrevoir: les personnalités élues arrêtés, la fermeture des médias (inclus celle qui avec la plus stricte professionnalisme et objectivité informative contribua à la chute de Moubarak plus que tous les autres dans le monde), la glorification de l'armée et de la police auteurs du coup d'Etat qui durant l'ère Moubarak et après, ont torturé, humilié les Egyptiens, y compris de nombreux Coptes («événements Maspero" Octobre 2011 ") et de nombreux égyptien (Fatahh Abdel Al-Sisi, chef du CSFA, a été chargé de justifier devant les caméras les "tests de virginité" effectué sur les détenues par les militaires en Mars 2011), deux des plus grands segments de la société que croient devoir protéger des islamistes ...





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