lundi 26 mars 2018

Notes Catalanes, institutions espagnoles et indépendantisme.

Quelques considérations préoccupantes après l'emprisonnement de cinq autres politiques de Catalogne

Apuntes catalanes
Concentración Parlem, en Barcelona, el 7 de octubre. 
Foto: Jorge Lizana / Fotomovimiento

redaccion@lamarea.com
24 mars 2018



Quelques notes sur les dernières étapes des institutions espagnoles contre les procès catalans, quel qu'en soit le moment. Cependant, je veux d'abord que quelque chose soit clair:

Cette semaine, le Parti populaire, le PSOE et le Parti citoyens ont empêché une modification de la loi d'amnistie de 77 dont la seule intention était de pouvoir juger les crimes de Franco contre l'humanité. C'est-à-dire, les exécutions sommaires, les disparitions forcées, la torture, le rap de personnes et autres. 
Le groupe formé par ces trois partis compte 250 députés sur les 350 que compte le Congrès espagnol. Autrement dit, la grande majorité du Parlement est contre le jugement de tels crimes. Quelles que soient les excuses, c'est ainsi. Ce n'est pas par hasard s'ils sont aussi les principaux partisans de l'application de l'article 155 en Catalogne.

A l'ensemble de partis mentionnés ci-dessus, y compris le Gouvernement espagnol, il faut y ajouter le chef de l'Etat, à savoir, le roi Philippe VI, puisqu'il a pris position ouvertement par les décisions antérieures et par la punition infligée aux partisans du Procès.

Maintenant, les notes:
Nous nous sommes habitués au fait que le gouvernement d'une communauté autonome soit occupé par l'État en application de l'article 155, ce qui nous semblait scandaleux, sinon martien, il y a tout juste un an.

De la même manière, a été normalisé l'appelé «crime de rébellion» contre lequel viennent de mettre en garde de nombreux universitaires et juristes.

Nous nous sommes habitués à ce que des dirigeants politiques et quelques présidents d'associations civiques restent en prison sans avoir étés reconnus coupables.

En ce sens, nous avons fini par assimiler la détention préventive à une forme de punition.

Ils nous ont convaincus que les actions des juges sont indépendantes de l'exécutif. Au-delà de ce sophisme, le bureau du Procureur, duquel le juge Llarena agit - disons - appartient au Gouvernement espagnol et dépend de lui.

Nous avons supposé que le mouvement indépendantiste n'est pas une idéologie mais un crime, admettant de la part des secteurs du PP la possibilité même d'interdire que cette tendance puisse être présentée aux élections.

Nous avons supposé que l'analyse de tous les événements vécus au cours des derniers mois doit être juridique, alors qu'il s'agit clairement d'une action politique.

Il a été popularisé l'idée que le président du Gouvernement, Mariano Rajoy "ne fait rien" et "ne prend pas de décisions". L'idée de «l'inaction» de Rajoy se répand, ignorant le fait que toute inaction politique - s'il y en a une - est une forme d'action.

Il dépeint «la masse citoyenne» comme une entité intrinsèquement dangereuse et sa mobilisation comme quelque chose susceptible d'être puni.

Il y a ici et là des titres informatifs et des opinions politiques qui répondent à la déclaration le "Procés a pris fin". Ces déclarations ne tiennent pas compte de la très grande partie de la population catalane qui soutient une nouvelle définition des relations avec l'Espagne, que ce soit le mouvement indépendantiste ou non. Ainsi, l'illusion de la «fin du problème» est créée, alors que la vérité est que le «problème» continue de grandir.

Il semble normal que le Parti socialiste soit représenté avec le PP et le Parti Cidadanos en actes de la société Civile Catalane, oubliant que les crimes commis par le Parti populaire (Rajoy) doivent être considérés comme appartenant à un gang organisé pour le crime. En d'autres termes, le mouvement d'indépendance est «pire» que la destruction du bien public, la corruption, le vol et l'association criminelle généralisée.

Nous leur avons permis de pervertir l'idée de la violence, en l'étiquetant comme de telles manifestations citoyennes où plus d'un million de personnes sont descendues dans la rue encore et encore dans une paix très remarquable. 
Et avec cela nous permettons, encore une fois, l'idée de «la masse citoyenne», c'est-à-dire de la manifestation massive, comme un exemple de violence.

Nous avons supposé comme normal que dans le reste de l'Espagne les citoyens ne se prononcent pas contre l'emprisonnement, les exercices évidemment répressifs et l'arbitraire judiciaire. Et donc rejetent la preuve que les actions institutionnelles menées en Catalogne ressentent un précédent inquiétant, applicable à d'autres idées, d'autres «masses citoyennes» et autres manifestations.

Il convient d'ajouter que nous devrions repenser ce que sont les procès catalans en ce moment; ce que c'est, loin de finir, vient de commencer; et quelle est notre définition de la violence.


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