Quelques considérations préoccupantes après l'emprisonnement
de cinq autres politiques de Catalogne
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Concentración Parlem, en Barcelona, el 7 de octubre.
Foto:
Jorge Lizana / Fotomovimiento
24 mars 2018
Quelques notes sur les dernières étapes des institutions
espagnoles contre les procès catalans, quel qu'en soit le
moment. Cependant, je veux d'abord que quelque chose soit clair:
Cette semaine, le Parti populaire, le PSOE et le Parti
citoyens ont empêché une modification de la loi d'amnistie de 77 dont la seule
intention était de pouvoir juger les crimes de Franco contre l'humanité. C'est-à-dire,
les exécutions sommaires, les disparitions forcées, la torture, le rap de personnes
et autres.
Le groupe formé par ces trois partis compte 250 députés
sur les 350 que compte le Congrès espagnol. Autrement dit, la grande
majorité du Parlement est contre le jugement de tels crimes. Quelles que soient
les excuses, c'est ainsi. Ce n'est pas par hasard s'ils sont aussi les principaux
partisans de l'application de l'article 155 en Catalogne.
A l'ensemble de partis mentionnés ci-dessus, y compris le
Gouvernement espagnol, il faut y ajouter le chef de l'Etat, à savoir, le roi
Philippe VI, puisqu'il a pris position ouvertement par les décisions
antérieures et par la punition infligée aux partisans du Procès.
Maintenant, les
notes:
Nous nous sommes habitués au fait que le gouvernement
d'une communauté autonome soit occupé par l'État en application de l'article
155, ce qui nous semblait scandaleux, sinon martien, il y a tout juste un an.
De la même manière, a été normalisé l'appelé «crime de
rébellion» contre lequel viennent de mettre en garde de nombreux universitaires
et juristes.
Nous nous sommes habitués à ce que des dirigeants
politiques et quelques présidents d'associations civiques restent en prison
sans avoir étés reconnus coupables.
En ce sens, nous avons fini par assimiler la détention
préventive à une forme de punition.
Ils nous ont convaincus que les actions des juges sont
indépendantes de l'exécutif. Au-delà de ce sophisme, le bureau du Procureur,
duquel le juge Llarena agit - disons - appartient au Gouvernement espagnol et
dépend de lui.
Nous avons supposé que le mouvement indépendantiste n'est
pas une idéologie mais un crime, admettant de la part des secteurs du PP la
possibilité même d'interdire que cette tendance puisse être présentée aux
élections.
Nous avons supposé que l'analyse de tous les événements
vécus au cours des derniers mois doit être juridique, alors qu'il s'agit
clairement d'une action politique.
Il a été popularisé l'idée que le président du Gouvernement,
Mariano Rajoy "ne fait rien" et "ne prend pas de décisions". L'idée
de «l'inaction» de Rajoy se répand, ignorant le fait que toute inaction
politique - s'il y en a une - est une forme d'action.
Il dépeint «la masse citoyenne» comme une entité
intrinsèquement dangereuse et sa mobilisation comme quelque chose susceptible
d'être puni.
Il y a ici et là des titres informatifs et des opinions
politiques qui répondent à la déclaration le "Procés a pris
fin". Ces déclarations ne tiennent pas compte de la très grande
partie de la population catalane qui soutient une nouvelle définition des
relations avec l'Espagne, que ce soit le mouvement indépendantiste ou
non. Ainsi, l'illusion de la «fin du problème» est créée, alors que la
vérité est que le «problème» continue de grandir.
Il semble normal que le Parti socialiste soit représenté
avec le PP et le Parti Cidadanos en actes de la société Civile Catalane,
oubliant que les crimes commis par le Parti populaire (Rajoy) doivent être
considérés comme appartenant à un gang organisé pour le crime. En d'autres
termes, le mouvement d'indépendance est «pire» que la destruction du bien public,
la corruption, le vol et l'association criminelle généralisée.
Nous leur avons permis de pervertir l'idée de la violence,
en l'étiquetant comme de telles manifestations citoyennes où plus d'un million
de personnes sont descendues dans la rue encore et encore dans une paix très
remarquable.
Et avec cela nous permettons, encore une fois, l'idée de
«la masse citoyenne», c'est-à-dire de la manifestation massive, comme un
exemple de violence.
Nous avons supposé comme normal que dans le reste de
l'Espagne les citoyens ne se prononcent pas contre l'emprisonnement, les
exercices évidemment répressifs et l'arbitraire judiciaire. Et donc rejetent
la preuve que les actions institutionnelles menées en Catalogne ressentent un
précédent inquiétant, applicable à d'autres idées, d'autres «masses citoyennes»
et autres manifestations.
Il convient d'ajouter que nous devrions repenser ce que
sont les procès catalans en ce moment; ce que c'est, loin de finir, vient
de commencer; et quelle est notre définition de la violence.
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